Tui-Shou traditionnel et académique.
Dans la tradition Chinoise, ces exercices prennent des formes dont la partie visible semble exécutée par les bras et les mains, formes proches les unes des autres dans chaque style ou école. Elles sont assez longues à approfondir, même si elles ne sont pas trop longues à mémoriser. Les approfondir, c'est acquérir une éfficacité du geste et de l'art martial, ni formelle ni musculaire, de plus en plus fine dans son éxécution et dans la perception du partenaire. C'est remettre en question les acquis, les revoir au fur et à mesure avec un regard neuf, avec ce regard chinois de la tradition qui sait que "l'important, c'est ce qui ne se voit pas".
Il faut savoir qu'en Tuishou traditionnel, ce qu'on appelle "pas fixe" autorise et même demande un déplacement de pied pour appliquer par exemple un "presser", et qu'une fois le système assimilé, c'est une adaptation, une découverte et une invention incessantes. La triche y est difficile, la force, inutile, est détectable, il faut garder la rondeur dynamique et lachée, à partir du centre de gravité, dans l'application des potentiels (ou portes) ou dans l'application des mouvements de la forme, l'enchaînement de base.
Comme dans la forme, chaque micro-mouvement, chaque portion du cercle a un sens et son utilisation. Même ralentis, par leur circularité, ces tuishou sont très dynamiques et mettent en situations d'étude de l'arrivée d'une attaque, d'un impact éventuel, l'absorbtion et la déviation d'une action engagée, les différents niveaux de distance à garder. On y découvre comment par relâchement, et grâce à la circularité résultant du relâchement, la situation se transforme. Meilleur centrage dans la sphère en rotation, équilibre des relachements musculaires et de la structure osseuse, poussée interne...Et notre partenaire symbolise à son tour l'attaqué, tout cela sans agressivité, dureté ou violence, qui deviendraient des causes de déséquilibre de nous-même.